Avec le temps, j’ai de plus en plus tendance à laisser mon matériel photo à la maison lors des sorties en famille. Quand tu dois porter sac-à-dos, gourdes et boîtes à goûter, le boîtier full-frame devient pour ainsi dire superfétatoire. Les sangles qui s’emmêlent, l’objectif qui se cogne contre la portière alors que tu essaies de faire monter tes gamins dans la bagnole. Bref…

Le week-end dernier, alors que mon épouse travaillait et que la journée de samedi s’annonçait bien longue, j’ai décidé d’emmener mes deux garçons au skatepark de la ferme de 50, à Ramonville-Saint-Agne (près de Toulouse). Ayant récemment fait l’acquisition du peu encombrant téléobjectif 70-180 2.8 de chez Tamron, je me suis surpris à l’embarquer en bandoulière sans autre forme de procès afin de le tester sur des sujets en mouvement.

De l’intérêt des contraintes formelles

Sur place, ma rencontre fortuite avec Julien — un collègue de travail — sa compagne Emma, et Arya, la fille de cette dernière, a permis d’apporter un peu de variété à un photoreportage essentiellement focalisé sur mes enfants.

La prise de vue fut un peu laborieuse. Ce n’est pas une plage focale avec laquelle je suis très familier, mes précédentes expériences en la matière remontant au Panasonic 35-100 sur boîtier micro 4/3 il y a quelques années. Habitué des zooms très grand-angle et mid-range, j’ai été au départ un peu déstabilisé, mais il n’y a rien de tel que de se forcer à utiliser une contrainte formelle (qu’il s’agisse d’une forme poétique, d’un dogme cinématographique ou d’une plage focale) pour stimuler sa créativité.

Le résultat final est plutôt concluant. La plage focale est plus flexible qu’il n’y paraît: à 70mm et avec un peu d’effort, on peut avoir du contexte et des vues d’ensemble. De manière générale, l’autofocus du A7III n’est que rarement pris en défaut. À 2.8 on arrive assez facilement à monter la vitesse de manière à geler le mouvement des basketteurs, enfants à trottinette et autres lead techs en skate. Mais un des points forts de cet objectif, c’est indéniablement le portrait sur la partie supérieure de la plage focale, avec un beau bokeh bien velouté combiné à un piqué d’une intensité rare qui font ressortir les sujets avec force.